Détail

Arnaques photovoltaïques : comment les reconnaître et les éviter

Introduction

Le solaire, à la base, est une technologie très simple : on capte la lumière du soleil, on la transforme en électricité, et on consomme ce qu’on produit.
Pourtant, le marché du photovoltaïque résidentiel est devenu, au fil des années, un véritable terrain d’arnaques et de désinformation.

Aujourd’hui, les particuliers ne sont pas trompés par la technique, mais par la manière dont elle leur est vendue.
Les informations fiables existent, mais elles sont dispersées entre des sites commerciaux, des forums ou des avis contradictoires.
Ce manque de clarté pousse certains consommateurs à signer dans la précipitation, sans comprendre les vraies bases d’un projet solaire.

Cet article n’a pas pour but de vous vendre quoi que ce soit.

Il a été écrit pour informer, expliquer et rendre les particuliers autonomes dans leurs décisions.

Chez ROY HABITAT, nous publions régulièrement des articles de ce type, pas pour convaincre, mais pour apporter de la clarté dans un domaine trop souvent flou.

1. Les études magiques avec une rentabilité inventée

 

L’une des pratiques les plus courantes consiste à présenter au client une “étude” de rentabilité ultra optimiste, souvent réalisée en quelques minutes.

Ces études ont souvent un point commun : elles ne tiennent compte de rien de concret.

Aucune analyse de la consommation réelle, aucune prise en compte de l’orientation du toit ou des périodes de production.

Elles promettent des rendements de 15, 20, 25 % par an, des économies spectaculaires et un retour sur investissement en quelques années.

Sur le papier, tout paraît parfait.

Mais dans la réalité, ces chiffres n’ont aucune valeur technique.

 

Une vraie étude solaire repose sur des données factuelles :

  • le nombre de kilowattheures que vous consommez chaque année,

 

  • la puissance des panneaux installés,

 

  • leur orientation, leur inclinaison,

 

  • et surtout, la part de cette production que vous consommez directement (c’est ce qu’on appelle le taux d’autoconsommation).

 

Si une étude ne mentionne pas ces éléments, elle n’a aucune fiabilité.

Avant de vous fier à une promesse de rentabilité, demandez toujours à voir les hypothèses de calcul.

Et n’hésitez pas à comparer plusieurs études : les écarts entre un vrai professionnel et un vendeur opportuniste sautent souvent aux yeux.

 

Pour mieux comprendre :

Nous avons publié un article qui explique comment faire votre propre étude photovoltaïque. Vous y verrez concrètement comment calculer votre rentabilité et pourquoi un petit écart de consommation peut tout changer.

Cet outil est là pour vous rendre autonomes, que vous passiez par nous ou par un autre installateur, peu importe, tant que vous comprenez ce que vous signez.

 

 

 

2. Le crédit qui remplace la facture EDF ( la grande illusion )

 

C’est l’un des discours les plus répandus dans les ventes abusives :

  • "Votre facture EDF est de 120 € par mois ? Avec notre solution solaire, vous paierez 110 € de crédit, et vous n’aurez plus rien à payer.”

 

Sur le moment, le raisonnement paraît logique. Mais cette approche est totalement fausse. Le crédit ne “remplace” jamais la facture EDF, il s’y ajoute.

Pourquoi ?

Parce qu’une installation solaire ne couvre pas 100 % de votre consommation.

Même dans les meilleurs cas, le taux d’autoconsommation est de 60 à 80 %.

Cela signifie que vous continuerez à consommer de l’électricité du réseau, et donc à payer une facture, en plus du crédit.

 

La bonne approche est simple :

  • On ne raisonne jamais en mensualité, mais en énergie produite et consommée.

 

  • On calcule combien de kWh seront réellement utilisés dans le foyer.

 

  • Et on évalue la rentabilité sur la durée du matériel, pas sur la durée du crédit.

 

Un projet solaire rentable n’est pas celui dont la mensualité “remplace la facture”, mais celui où chaque kilowattheure produit est valorisé au juste prix.

3. Les prix cachés dans le financement : l'installation payée deux fois

 

Une autre pratique très répandue consiste à intégrer le financement dans le prix de vente, sans jamais détailler les coûts.

Le client pense acheter une installation à 10 000 €, alors qu’en réalité, il paiera 18 000 ou 20 000 € au total, une fois les intérêts et commissions ajoutés.

Ces montages financiers sont souvent présentés comme “simples” ou “tout compris”, mais ils masquent une réalité :

le crédit coûte cher, et dans beaucoup de cas, le coût global du projet dépasse largement la rentabilité énergétique.

 

Voici la bonne approche :

 

  • Demandez toujours un devis hors financement.

 

  • Exigez que le coût du prêt soit indiqué clairement (TAEG et montant total remboursé).

 

  • Comparez avec un prêt bancaire classique : vous serez souvent surpris de la différence.

 

  • Et surtout, ne signez jamais un financement que vous ne comprenez pas intégralement.

 

4. Les signatures piégées avec un "bon de commande" déguisé

 

Certains commerciaux font signer un document sous prétexte de “valider l’étude” ou “réserver le matériel”.

Ce document, en réalité, est un bon de commande engageant.

Dès que vous signez, le contrat est lancé, et vous n’avez que 14 jours pour vous rétracter.

Après ce délai, il est trop tard, même si vous découvrez que les chiffres étaient faux.

 

Avant de signer, prenez le temps :

 

  • de lire chaque ligne du document,

 

  • de vérifier qu’il ne s’agit pas d’un contrat d’achat déguisé,

 

  • et de demander une copie avant signature pour relecture à tête reposée.

 

Un professionnel sérieux vous laisse toujours le temps de réfléchir.

Celui qui met la pression ou vous dit “c’est valable aujourd’hui seulement” n’a qu’un objectif : vous faire signer.

5. Les installations "express" : en une semaine parfois

 

Promettre une installation “en une semaine” est un autre signal d’alerte.

Installer des panneaux solaires sur un toit ne demande pas seulement des compétences techniques :

cela nécessite aussi des autorisations administratives.

 

Une entreprise sérieuse suit toujours ces étapes :

 

  • déclaration préalable en mairie (délai légal d’environ un mois),

 

  • validation du CONSUEL pour certifier la conformité électrique,

 

  • demande de raccordement ENEDIS.

 

Une entreprise qui contourne ces démarches met le client en infraction et rend l’installation non assurable.

Si quelqu’un vous promet un chantier immédiat sans parler d’autorisation, fuyez : la rapidité n’a rien à voir avec la qualité.

6. Les assurances : le vrai talon d'Achille du solaire

 

C’est l’un des sujets les plus méconnus, et pourtant l’un des plus cruciaux.

Chaque entreprise doit avoir une assurance décennale, mais encore faut-il qu’elle couvre le type d’installation réalisée.

Certaines sociétés ont une décennale générique qui couvre l’électricité, mais pas le photovoltaïque.

D’autres installent des produits non couverts par leur assurance, souvent parce qu’ils ne sont pas encore homologués ou reconnus par les assureurs français.

Résultat : en cas d’incendie, d’infiltration ou de dommage sur la toiture, aucune indemnisation n’est possible.

 

La bonne approche consiste à :

 

  • exiger une attestation de décennale mentionnant le mot “photovoltaïque”, le type de procédé utilisé, les marques compatibles entre elles éventuellement

  • vérifier la date et la validité du document,

  • et s’assurer que le matériel posé est bien couvert par l’assureur.

 

Il faut savoir que certaines marques, pourtant sûres sur le papier, ne sont pas encore acceptées par les compagnies françaises.

Dans ce cas, une entreprise sérieuse préfère refuser de les installer plutôt que de prendre le risque de laisser le client sans couverture.

Beaucoup d’entreprises, au contraire, continuent à poser du matériel non garanti, simplement pour vendre plus.

Et c’est le client qui, au final, supporte le risque.

Avant tout engagement, contactez aussi votre propre assurance habitation pour vérifier ce qu’elle couvre en cas de problème.

Cela ne coûte rien, et cela peut éviter des milliers d’euros de perte.

7. les fausses aides et les "partenariats EDF"

 

C’est un grand classique : “Nous travaillons avec l’État”, “C’est un programme national EDF”, “Vous bénéficiez d’une aide exceptionnelle”.

Tout cela est faux. Aucune entreprise n’est mandatée par l’État pour vendre des panneaux solaires.

Les seules aides officielles sont :

  • la prime à l’autoconsommation, fixée à 80 € par kWc installé,

 

  • la TVA réduite à 5,5 % ou 10 % selon la puissance,

 

  • et le rachat du surplus à 0,04 € par kWh.

 

Ces montants sont publics, mis à jour chaque année sur les sites officiels : service-public.fr, impots.gouv.fr, ou EDF OA.

Si une offre ne correspond pas à ces données, il s’agit d’une fausse promesse commerciale.

8. Le manque de pédagogie : la source de la plupart des déceptions

 

Beaucoup d’entreprises se contentent de vendre sans jamais expliquer.

Le client ne comprend pas ce qu’il achète, ne sait pas comment suivre sa production, et se retrouve déçu.

Ce n’est pas une arnaque volontaire, mais une conséquence du manque de pédagogie.

 

La meilleure approche, c’est la connaissance. Avant de signer, prenez le temps de :

 

  • lire des articles pédagogiques,

  • visionner des vidéos explicatives,

  • comparer plusieurs sources,

  • et poser des questions à différents interlocuteurs.

 

Chez ROY HABITAT, nous avons justement créé une série d’articles de fond pour éclairer les particuliers sur les bases du solaire : le fonctionnement, les coûts, les aides, les taux d’autoconsommation, etc.

Ces ressources ne sont pas écrites pour vendre, mais pour aider chacun à comprendre.

Et si vous préférez consulter d’autres sources, c’est parfait : tant que vous êtes informé, nous avons atteint notre objectif.

Les bons réflexes pour un projet solaire serein en Deux-Sèvres

Le photovoltaïque n’est pas compliqué. Mais pour qu’il soit rentable et durable, il faut le faire avec méthode, patience et bon sens.

Voici les réflexes essentiels à garder en tête :

 

  • Toujours comparer plusieurs études solaires ( ou faire la sienne en comparaison ).

 

  • Vérifier les assurances et certifications (RGE, QualiPV, décennale photovoltaïque, produits en ETN).

 

  • Se méfier des offres trop rapides ou trop belles pour être vraies.

 

  • Lire, comprendre, et poser des questions avant de signer.

 

  • Et surtout : raisonner en énergie (kWh), pas en mensualité (EUR).

 

Conclusion

Le solaire est une excellente solution pour réduire sa facture et son impact environnemental.

Mais il ne suffit pas de poser des panneaux pour que ce soit rentable : tout repose sur la transparence, la pédagogie et la rigueur technique.

Un consommateur informé est un consommateur protégé. Et si chacun prend le temps de comprendre avant de signer, c’est tout le secteur du photovoltaïque qui gagnera en crédibilité !

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