Chauffage électrique et panneaux solaires : est-ce un bon mariage ?

Introduction

Le chauffage électrique connaît un regain d’intérêt avec les radiateurs modernes à inertie ou à régulation électronique.

Simple à installer, il reste pourtant énergivore : 1 kilowattheure consommé = 1 kilowattheure de chaleur produite.

De l’autre côté, les panneaux solaires photovoltaïques se développent dans de nombreux foyers pour réduire la facture d’électricité.

La question se pose alors naturellement : peut-on chauffer sa maison à l’électricité grâce au soleil, et si oui, est-ce vraiment intéressant ?

Avant d’aller plus loin, il est essentiel de ne pas tout mélanger.

Les pompes à chaleur (PAC) fonctionnent elles aussi à l’électricité, mais ce ne sont pas des radiateurs électriques classiques.

Leur principe consiste à transférer la chaleur présente à l’extérieur vers l’intérieur, avec un rendement bien supérieur.

Ce sont donc deux classes de chauffage différentes : le chauffage électrique direct, gourmand mais simple, et la PAC, électromécanique mais très performante.

Quelle est la consommation réelle d'un chauffage électrique ?

On parle souvent de chiffres de 10 000 kWh pour chauffer une maison de 100 m², mais la réalité dépend fortement de l’isolation.

• Pour une maison bien isolée (classe A ou B), la consommation annuelle est de l’ordre de 3 500 à 4 000 kWh/an, soit 700 à 800 € de facture.

• Pour une maison correctement isolée (classe C ou D), on est plus proche de 6 000 à 7 000 kWh/an, soit 1 200 à 1 400 €/an.

• Dans un logement ancien mal isolé (classe E ou F), on peut atteindre 10 000 kWh/an et plus, avec une facture dépassant les 2 000 €.

Ces chiffres montrent que le chauffage électrique est directement proportionnel aux pertes du logement. Un bon diagnostic énergétique permet de savoir où se situe votre maison et quelles économies sont réellement envisageables.

Que peut produire une installation photovoltaïque domestique ?

Un foyer équipé de panneaux solaires de 3 kWc produit en moyenne 3 200 kWh/an dans la plupart des régions françaises.

Une installation de 6 kWc, de plus en plus courante, produit environ 6 400 kWh/an.

Mais attention, cette production est très saisonnière : abondante en été, réduite en hiver.

Et c’est justement quand le besoin de chauffage est fort que la production solaire est la plus faible.

En plein mois de janvier, une installation de 6 kWc peut produire seulement 5 à 8 kWh par jour par temps couvert.

L'autonomie partielle : réaliste et rentable

Vouloir chauffer entièrement sa maison électrique avec le solaire est un rêve séduisant, mais peu réaliste sans investissements très lourds.

Pour y parvenir, il faudrait surdimensionner l'installation (ajouter énormément de panneaux, et des batteries de grande capacité), ce qui fait exploser le coût et allonge considérablement le retour sur investissement.

En revanche, viser une autonomie partielle est tout à fait possible, et même recommandé.

Les panneaux solaires ne couvriront peut-être pas 100 % du chauffage, mais ils permettront de réduire la facture de manière sensible.

Pour une maison de 100 m² correctement isolée consommant 6 000 kWh/an, une installation de 6 kWc couvrira environ 30 % du besoin en chauffage, soit 400 à 600 € d’économie par an.

On peut comparer cela à un coéquipier dans une course : le soleil ne court pas toute l’épreuve, mais il prend une partie du relais. Le gain est réel, même si ce n’est pas l’autonomie complète.

La pompe à chaleur : l'alliée parfaite du photovoltaïque

C’est ici que la pompe à chaleur (PAC) devient un atout majeur.

Même si elle reste alimentée par l’électricité, elle n’est pas comparable à un chauffage électrique direct.

Grâce à son COP (Coefficient de Performance) de 3 à 4, chaque kWh fourni par le solaire est multiplié en 3 ou 4 kWh de chaleur.

Autrement dit, une PAC permet de transformer une autonomie partielle en une couverture beaucoup plus large des besoins réels.

Certaines PAC hybrides associent même un appoint au gaz pour maintenir de bonnes performances en cas de très grand froid.

Mais c’est bien avec le solaire que leur rendement devient le plus intéressant, car on maximise l’usage de chaque kWh produit sur place.

Conclusion : c'est un mariage intelligent mais pas total

Chauffage électrique et panneaux solaires peuvent faire bon ménage, à condition d’en comprendre les limites.

Les panneaux solaires ne rendent pas autonome à 100 % : la saisonnalité et le décalage entre production et besoins rendent ce scénario trop coûteux.

En revanche, ils permettent une autonomie partielle, qui se traduit déjà par plusieurs centaines d’euros d’économie par an.

Là où l’alliance devient vraiment gagnante, c’est avec une pompe à chaleur.

En couplant les panneaux à une PAC, chaque kWh solaire se transforme en 3 ou 4 kWh de chaleur, ce qui maximise la rentabilité et rapproche d’une autonomie confortable, sans chercher l’impossible.

Si vous vous interrogez sur ce que le solaire pourrait couvrir dans votre maison, ou sur l’intérêt d’une PAC couplée au photovoltaïque, il est possible de réaliser une étude personnalisée avec ROY HABITAT si vous résidez dans les Deux-Sèvres.

Elle permet de visualiser vos économies potentielles et de vérifier la pertinence du projet avant de se lancer. Vous pouvez également réaliser votre étude solaire vous même, pour cela on vous montre comment la faire avec cet article !