Tableau électrique : comprendre son architecture, ses éléments et les normes en vigueur

Introduction

Le tableau électrique est le centre nerveux de votre maison.

Il distribue l’électricité dans chaque pièce, protège les habitants contre les électrocutions et prévient les incendies liés à des surcharges.

Pourtant, pour la plupart des gens, il reste une boîte mystérieuse qu’on ouvre seulement quand “ça saute”.

Comprendre son tableau, c’est comme comprendre le panneau de contrôle d’une voiture : savoir à quoi servent les voyants et les leviers vous donne les clés pour rouler en toute sécurité.

Dans le cas du tableau, c’est la norme NF C 15-100 qui impose cette architecture précise afin de garantir la sécurité et la fiabilité des installations électriques.

Le parcours de l’électricité : du réseau jusqu’à vos prises

L’électricité suit un trajet logique :

• Elle arrive depuis le réseau public
• Elle passe par le compteur Linky, qui mesure vos consommations et applique la puissance maximale de votre contrat
• Elle traverse le disjoncteur d’abonné, qui agit comme un “garde-barrière” de sécurité
• Enfin, elle est distribuée dans le tableau électrique, où chaque circuit est protégé ( prises, réfrigérateur, pompe à chaleur, etc... )

Le compteur Linky : l’œil du réseau

Le compteur Linky ne protège pas directement, mais il mesure et contrôle l'énergie et la puissance qui passe.

Exemple : vous avez un abonnement 9 kVA. Si vous dépassez 9 000 W de consommation, Linky coupe automatiquement.

Le disjoncteur d’abonné : le garde du corps de votre installation

Le disjoncteur d’abonné (AGCP) est placé juste après Linky.

Il protège contre les surcharges et les courts-circuits.

Exemple : si un appareil défectueux provoque une intensité trop forte, le disjoncteur coupe tout avant que les câbles ne chauffent et provoquent un incendie.

Le tableau électrique : une organisation en couches

Dans le tableau, chaque étage a sa logique :

• Interrupteurs différentiels (tout à gauche dans tableau) (30 mA) : ils protègent les personnes.
• Disjoncteurs divisionnaires (exemple sur la photo, le tableau à droite contient plaque de cuisson, lave vaisselle, prise de courant et etc) : ils protègent chaque circuit.
• Modules complémentaires : parafoudre, contacteur jour/nuit, délesteur...
• Bornier de terre : évacuation des courants de défaut

C’est comme une ville organisée : Les différentiels sont la police (ils surveillent en permanence et coupent si danger). Les disjoncteurs sont les feux rouges (ils régulent chaque rue). Le parafoudre est le paratonnerre de la ville. La terre est la sortie de secours.

L’interrupteur différentiel 30 mA : le gardien des vies

Un différentiel mesure la différence entre le courant qui entre et celui qui ressort.

Exemple : un fil dénudé touche la carcasse métallique d’un lave-linge. Si une personne le touche, une partie du courant s’échappe par son corps. Le différentiel détecte cette fuite et coupe immédiatement.

Métaphore : imaginez un compteur d’eau à l’entrée et à la sortie d’une maison. Si de l’eau s’échappe par une fuite, la différence se voit tout de suite. Sans différentiel, une fuite peut être mortelle, avec lui, la coupure est instantanée.

Les disjoncteurs divisionnaires : les gardiens des circuits

Chaque circuit a son disjoncteur. Ils protègent contre les surcharges et les courts-circuits.

Exemple d'une surcharge : un four (3 000 W) + une bouilloire (2 000 W) sur une même multiprise, le disjoncteur 16 A coupe pour éviter l’échauffement.

Exemple d'un court-circuit : deux fils qui se touchent, le disjoncteur coupe immédiatement pour éviter l’incendie.

Le parafoudre : le bouclier contre les surtensions

Le parafoudre (SPD) protège vos équipements sensibles contre les surtensions.

Exemple : un orage tombe près de la maison. Sans parafoudre, la surtension grille télé, box et frigo. Avec parafoudre, l’excès est envoyé vers la terre.

Métaphore : c’est comme un paratonnerre qui détourne l’éclair pour protéger la maison.

La prise de terre : la sortie de secours

La terre est reliée au tableau et évacue les courants anormaux.

Exemple : un chauffe-eau fuit électriquement. Sans terre, le courant traverse la personne qui le touche.

Avec terre, le courant part dans le sol et le différentiel coupe.

Métaphore : la terre est une trappe de secours : si le courant se perd, il sort par là au lieu de blesser quelqu’un.

Les automatismes du tableau : le confort intelligent

Le tableau peut intégrer :

• Contacteur heures creuses : chauffe-eau déclenché la nuit lorsque le signal du réseau est en heures creuses.
• Délesteur : coupe le chauffe-eau si four + plaques + chauffage tournent ensemble
• Télérupteurs : allumer une lampe depuis plusieurs interrupteurs

Exemple : un délesteur évite qu’un abonnement 9 kVA saute en gérant les charges.

La norme NF C 15-100 : pourquoi tant de règles ?

La norme impose : Au moins 2 différentiels (dont 1 type A), des circuits dédiés pour gros électroménagers.

Une GTL ( gaine technique de logement ) pour centraliser compteur, disjoncteur et tableau.

Des liaisons équipotentielles en salle de bain.

Pourquoi ? Pour protéger les personnes contre l’électrocution, les biens contre l’incendie, rendre le tableau lisible et évolutif.

Exemples de tableaux types

Voici un ordre de grandeur pour chaque type d'habitation :

• Appartement T2 : 2 rangées, 2 différentiels, circuits regroupés, chauffe-eau heures creuses.
• Maison familiale : 3-4 rangées, plusieurs circuits spécialisés, parafoudre recommandé.
• Maison moderne avec Véhicule électrique et panneaux solaires : disjoncteur dédié IRVE, parafoudre obligatoire, gestionnaire d’énergie avec Linky.

Conclusion

Le tableau électrique est un système organisé qui protège et répartit.

Linky surveille, le disjoncteur d’abonné coupe en cas de danger, les différentiels protègent les personnes, les disjoncteurs protègent les circuits, la terre évacue les défauts, les automatismes optimisent l’énergie.

Chez Roy Habitat, à Parthenay et dans les Deux-Sèvres, nous réalisons des installations conformes à la NF C 15-100, avec des tableaux clairs, sécurisés et prêts pour les usages modernes. Un tableau bien conçu, c’est la garantie d’une maison protégée et évolutive.